À sa façon de me regarder j’avais très bien compris ce qu’il attendait. « Le cacao et la menthe c’est un sacré mélange ça ne fait pas vraiment bon ménage je parle en connaissance de cause. » J’adorais vraiment le cacao, mas le mélange des deux je trouvais ça juste dégoutant, mais je pense que ça ne doit pas déranger tout le monde puisqu’il existe bien du chocolat à la menthe. Il s’est installé sur la largeur du lit puis il m’avait regardé sans dire un mot. J’avais souri dans un premier temps avant de le rejoindre et de me pelotonner contre lui. Je lui avais demandé si il y avait quelque chose qui n’allait pas ce à quoi il m’a répondu par une autre question. « Pourquoi ça n'irait pas ? » J’ai réfléchis pendant quelques secondes avant de lui répondre. « Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui te travaille après je peux me tromper. »

« Moi ? Cogiter c'est ton truc.. pas le mien. » C’est vrai que c’était mon truc autant sur certains aspects je pouvais être assez libre, mais sur certain sujet j’étais assez renfermée et ça variait généralement j’étais plus zen en rentrant de vacances qu’en partant en vacances en ayant accumulé pas mal de choses. J’ai glissé ma main contre la sienne et j’ai légèrement souri. « Oui c’est vrai j’oubliais. » Je crois qu’en trois ans il a largement eu le temps de se faire sa propre opinion et puis pour ma défense je cogitais bien moi que ma maman et ça c’était déjà un miracle. Je me suis redressée légèrement avant de jeter un coup d’œil à sa chambre. C’était la première fois que j’entrais ici, enfin pour être plus précise aujourd’hui, et je n’avais pas eu le temps de tout regarder en détail les deux fois où j’étais entrée et là je comptais bien le faire. Je me suis levée et j’ai regardé un peu partout.

« Ça fait un moment que les trois quarts de mes affaires sont là. Je passe plus trop de temps au dortoir. » J’avais bien remarqué qu’il y avait trop de vie dans cette maison. J’ai jeté un coup d’œil un peu partout et il a rajouté. « Je crois même que les affaires que tu as laissé sont là. » J’ai regardé attentivement, avant d’ouvrir un tiroir, j'ai trouvé les affaires que j’avais laissé ça paraissait tellement loin désormais. J’ai pris en main, mon foulard avant de le porter à proximité de mon nez, j’arrivais encore à sentir légèrement mon parfum je l’avais autour du coup pratiquement la moitié de l’année alors ça ne m’étonnait pas que l’écharpe sente encore un peu mon odeur. Un paréo et des petites bricoles qui j’en étais sure lui avait fait pensé à moi. J’ai fermé le tiroir. J’ai fais quelques pas et je me suis assise sur le lit.

Après avoir fait le tour du propriétaire, je me suis installée sur le lit il a posé sa tête sur mes jambes sans rien ajouter. « Tu tiens vraiment à me faire subir ce silence ? » Je ne me rendais pas compte que ce silence pouvait lui être pénible. J’essayais de découvrir sa chambre à ma manière c’était la première fois après tout alors j’étais un peu curieuse. « Non, désolée c’est juste que j’ai envie de découvrir la chambre de différentes manières. » J’étais parfois un peu trop observatrice si bien que j’en oubliais tout le reste. J’ai passé ma main dans ses cheveux avant de redessiner du bout des doigts son tatouage. « Tu as eu mal ? » Je parlais du tatouage, c’était plus de la curiosité qu’autre chose, je ne comptais pas me faire tatouer du moins pas dans l’immédiat. J'avais vu son tatouage à de nombreuses reprises, mais c'était la première fois que je lui demandais s'il avait eu mal.

« C'est pas vraiment l'endroit où j'ai le plus de souvenirs, mais au moins je me sens à la maison. » Je savais pertinemment que ce n’était pas le lieu qui rassemblait le plus de souvenir, mais c’était quand même sa chambre depuis qu’il est venu sur Jersey et ça forcément ça m’intéresse. « Quel est l’endroit où tu as le plus de souvenir alors ? » J’avais besoin de lui poser des questions, juste pour en savoir beaucoup sur lui. J’avais retracé du bout des doigts son tatouage et je l’ai questionné par curiosité également. « Disons qu'il a fallu serrer les dents. » C’est bien ce que je pensais alors. Je me suis ensuite attardée sur son visage, plus particulièrement sur son arcade sourcilière. « Elle vient d’où et de quand cette cicatrice ? » Je me suis allongée avant de rajouter. « Je t’embêtes pas avec mes questions ? Tu peux le dire si ça te dérange de répondre. »

Je l’avais questionné sur l’endroit où il avait le plus de souvenir ce à quoi il m’a répondu les cinq années qu’il avait passées chez Patty à Dublin. Maintenant que je m’étais lancée dans les questions j’allais avoir du mal à m’arrêter, je l’avais donc questionner sur la cicatrice qu’il avait sur l’arcade sourcilière. « Une connerie, je me suis pris un filet de barbelés. Je devais avoir treize ans. » J’ai grimacé en imaginant la scène. « Ça t’as fait mal ? » Question un peu idiote, je l’avoue, puisque de une ça datait quand même un peu et bien évidemment ça avait dû lui faire mal. Je me suis allongée délicatement sur le lit. « Tu vas en avoir marre de mes questions. » Le pire c’est que ce n’était même pas un effet que la caféine avait sur moi, j’avais simplement décidé que je devais tout savoir sur lui ce soir.

« J'ai voulu joué les durs et j'ai du mettre cinq six heures avant d'aller à l'hôpital. J'aurais peut-être moins souffert si j'avais pas traîné autant. » Aoutch cinq-six heure ce n’était pas rien, si j’avais été à sa place je n’aurais même pas tenu cinq minutes. « Je ne sais même pas comment tu as fait pour attendre autant de temps. » En tout cas ça avait bien cicatrisé on la remarquait à peine et encore c'est parce que j'ai eu l'occasion de le regarder de près. Je l’avais prévenu sur la suite des événements. J’allais poser encore quelques questions. « Parce que tu en as d'autres ?! » Il avait ri avant de se redresser. J’ai fais la moue avant de répliquer. « Remets-toi comme avant s’il-te-plait. Bah oui j’en ai encore quelques unes qui me viennent comme ça, mais si tu me donnes quelques minutes je peux en trouver encore d’autres des questions. Plein d’autre questions. Si tu as envie de me rendre la pareille ne te gênes pas bien que tu dois en savoir pas mal sur moi depuis la Grèce. » Je savais ma maman très bavarde.

Il a de nouveau posé sa tête sur ma jambe et j'ai souri tout en l'écoutant. « Pas faux. Ta mère pourrait passer des soirées entières à parler de toi. » J’ai secoué la tête, imaginant parfaitement les propos qu’elle a pu tenir à mon égard. Je l’aimais énormément, mais parfois elle en faisait trop, en l’occurrence, elle en faisait trop spécialement quand il s’agissait de moi, j’avais l’habitude, mais j’aurais peut-être dû le prévenir avant. « J’imagine très bien, malheureusement. Je ne préfère même pas savoir, sinon je ne pourrais plus te regarder dans les yeux. » Je la connaissais comme ma poche. Je me suis légèrement mordillée la lèvre avant de poser une autre question. « Tu envisages vraiment de partir à Genève ? » C’était quitte ou double. Il m’en avait parlé et sur le coup j’ai fais comme si ça m’allait alors que ça ne m’allait absolument pas c’est pour ça que je suis revenue sur mes propos quitte à passer pour une égoïste.

« J'ai du voir deux ou trois photos compromettantes, tu devrais être fière du reste. » Oui bon c’est vrai je ne l’avais pas bien cerné sur ce coup, mais j’avais une excuse c’était la première fois que je ramenais un homme. J’ai l’habitude de l’entendre répéter les mêmes histoires au peu de copines que je possède. « C’est toujours bon à savoir et le pire dans tout ça c’est qu’elle dit que ça la rendrait folle de joie que je revienne sur Paris en fait elle me ment, elle veut se débarrasser de moi en vantant mes mérites pas de chance c’est tombé sur toi. » Je l’avais questionné encore un petit peu. « Honnêtement ? » J'ai hoché la tête de manière positive, bien que je redoutais un petit peu sa réponse. « Non, je te testais. Il fallait que je sache à quel point point tu pourrais me retenir, sur une échelle de un à dix, et à part des cours de français, c'était pas glorieux. » « Ça fait quoi ? La deuxième fois qu’on se voit depuis que je suis rentrée, si je commence… » J’ai marqué une petite pause j’avais déjà commencé en fait. « à être insupportable tu ne tiendras pas deux mois. En plus je t'ai gentillement proposé des cours de français histoire de retarder ton départ. » Il a reprit. « Je peux pas la suivre éternellement, tu l'sais bien, et puis maintenant que je suis lancé j'ai vraiment besoin d'aller au bout du cursus... et puis elle a Viktor avec elle maintenant. » Je me suis redressée, et j’ai posé ma main sur la sienne. « Tu pourras toujours aller les voir quand tu auras un moment de libre. »

« Bien sur que non, elle t'aime comme c'est pas permis c'est tout.. et puis elle est fière de toi. » J’ai simplement hoché la tête. Je savais qu’elle m’aimait énormément et qu’elle est fière de moi, même si elle aurait surement été plus fière si j’avais poursuivi mes études à Paris. « J'ai eu deux ans de répit, j'aurais tord de me plaindre. »  J’ai souri avant de répliquer. « Oui. En fait j’ai tout faux depuis le début clairement. J’ai eu tord d’essayer en vain de t’épargner à partir de maintenant c’est fini je ne te laisse plus rien passer. » Je m’étais redressé, j’ai posé ma main sur la sienne en lui suggérant d’aller les voir quand il aura du temps pour y aller. « Oui, c'est même certain. »

« On dirait que je te retrouve petit à petit, t'en en as mis du temps. » J’ai souri dans un premier temps en guise de réponse avant de lui répondre véritablement « Je sais. Je pense que d’ici une semaine je devrai être opérationnelle. » Je n’en doutais pas, ou du moins plus. Dans une semaine Je me collerai encore plus à lui pour qu'il me prenne dans ses bras. Je quémanderai encore des milliards de bisous et des millards câlins. Je serai encore plus fière de ce qu’il est si c’est possible, de ce qu’il fait, de ces mots, de ces gestes, de ces passions, de la vie qu’il construit. Encore plus fière de lui tout court si c’est faisable. Il a légèrement tiré sur ma main pour m'attirer sur lui, contre lui et pour me serrer dans ses bras Je me suis serrée un peu plus dans ses bras. Le monde a cessé d'exister autour. Il n’y a plus que lui, lui et moi. J’ai enfoui ma tête dans son cou, me serrant encore un peu plus contre lui par la même occasion parce que c'est là que je veux être, parce que c'est là, le seul endroit où je me sens chez moi.

Il avait rigolé c’est vrai que c’est lui qui s’était lancé dans des études de médecine. C’est donc tout naturellement que je l’ai interrogé. « Monsieur le docteur je dois avoir recours à quel traitement pour redevenir opérationnel en une semaine maximum ? » Il agissait comme si les deux ans n’avaient en quelque sorte pas existé. Je dois avouer que de mon côté c’était un peu plus compliqué dès que je l’ai revu j’ai tout de suite pensé qu’il lui faudra du temps. Je m’étais donc mise des barrières, que j’avais du mal a retirer et ça il l’avait bien remarqué. « Tu te méfies de moi, maintenant ?! » J’étais étonnée par sa question. Je me suis légèrement redressé, mes coudes prenant appuie sur son torse avant de répliquer. « Moi ? Quoi qu’en dise ma sœur je ne suis pas si poule mouillée que ça je ne compte même pas le nombre de fois où j’ai été punie à sa place. Donc pour répondre à ta question non. Non je ne me méfie pas de toi. Aurais-je des raisons de me méfier de toi ? »

« Un week-end avec monsieur le docteur devrait faire l'affaire. Toujours privilégiée la médecine douce quand c'est possible. » J’ai souri avant de répliquer. « Encore faut-il trouver un week-end parce que monsieur le docteur est assez overbooké. » Il m’a demandé si je e méfiais de lui, question que j’ai trouvé assez bizarre je me suis redressée prenant appui sur son torse avant de lui répondre par la négative. « Elle doit être une vraie femme maintenant.. » Un peu plus et ma mâchoire se décrochait. Même si je me doutais que c’était plus pour m’embêter qu’autre chose, je ne marchais pas je courais dans son jeu c’était plus fort que moi. « Hé je ne te permets pas, un peu de respect je te pris. Je te signale que c’est ma sœur, ma petite sœur et non c’est encore un bébé, enfin mon bébé. » Après avoir terminé ma petite crise de jalousie, j’ai fais mine de bouder. Oui bon elle avait trois ans de moins que moi, mais ça restait quand même le bébé de la famille et par la même occasion mon bébé et elle allait le rester pendant encore longtemps, je pense que je la traiterai toujours comme un bébé même lorsqu'elle aura trente ans. « D'après ton père tu devrais... il a peut-être raison, on est jamais à l'abris. » Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui dire ? « Tu rajoutes de l'eau à mon moulin en me disant ça tu en est conscient au moins ? Si j’écoutais mon père j’aurais dû attendre trente-ans avant de sortir avec des hommes et ça dans le pire des cas parce que dans le meilleur des cas c’était direction le couvent. Donc monsieur le docteur je vous le demande vous qui êtes un homme de bon sens est-ce que j’ai pour habitude de l’écouter ? » J’ai certainement plus désobéis sur cette règle que sur toutes les autres. Il avait toujours été protecteur, mais il l’est encore plus depuis que je suis revenue de Californie.