« On peut toujours s'arranger pour palier à ce détail. » Ce n'est pas faux. Encore faut il qu'on arrive à coordonner nos emplois du temps et ça c'était loin d'être gagné parce que c'était assez variable de mon côté. « Je suis pas pressé, je peux toujours attendre un ou deux ans si tu veux. » Il allait vraiment finir par me vexer et le pire c'est qu'il semblait s'en amuser, preuve en est il jouait avec mes joues jusqu'à ce que mes lèvres finissent en cul de poule. « J'espère bien que tu n'es pas pressé parce que tu as minimum dix ans d'attente. » J'ai fais la moue.« Allez, retire moi cette tronche, t'sais bien que je te taquine. Ma préférée c'est toi. » Oui, je le savais mais ça ne m'empêchait pas de tomber dans le panneau. « Je ne sais plus vraiment si je suis ta préférée. » Bon si je le savais, mais je voulais l'embêter. Si mes parents -surtout mon père- étaient sur-protecteur, moi je l'étais avec ma sœur, ça avait toujours été un peu plus que ma sœur, elle était et restera ma meilleure amie. Mes parents insistaient pour qu’on s’entendent bien entre sœurs et comme ma maman dit toujours : je pense qu’elles ont de la chance de s’avoir, et c’est important qu’elles se respectent et qu’elles s’aiment. « A l'évidence non. Tu ne serais pas là sinon. » Je crois que c'est la seule règle à laquelle je dérogeais. « Cela dit t'es bien la fille à ton père. Va bien falloir qu'elle vole de ses propres ailes à son tour la mini-Bisch. » J'en était bien consciente. Elle avait trois ans de moins que moi. C'était pas énorme, mais je me faisais du soucis pour elle même si je savais pertinemment qu’elle etait raisonnable.

« Je te taquine tu l'sais hein. » Je savais qu’il me taquinait, mais ça ne m’empêchait pas de tomber dans son piège la tête la première. C’était à mon tour de le taquiner. J’ai adopté une moue dubitative avant de lui répondre. « Hum je ne sais pas trop. » Je me suis serrée un peu plus contre lui avant de lui dire. « Je le sais que tu me taquines, mais ça ne m’empêche pas de tomber dans le panneau. » J’étais bonne joueuse, je le reconnaissais. « Tu doutes de moi ?! Je vais finir vexé.. » Je l’avait plus dit dans l’optique de le but de le taquiner. « Bah prouve le moi que je suis ta préférée. » J’ai souri avant de lui adresser un clin d’œil. « T'aurais pas avalé ta langue par hasard ? » Il s’est amusé avec mon nez. « Non je réfléchissais juste et je me disais justement que tu as peut-être raison. » Il n’avait pas peut-être raison, il avait raison tout court, j’avais tendance à la surprotéger et je pense que deux parents surprotecteur lui suffisait largement elle n’avait pas besoin d’une deuxième maman poule.

Je lui avait dit qu’il devait me prouver que j’étais sa préférée. « Qu'est-ce que tu fais là, tu crois ? » Je voyais bien ce qu'il essayait de me montrer, mais j'avais décidé de l'embêter un peu. « Alors là bonne question, je dirais même très bonne question. Les derniers souvenirs que j’ai sur le pourquoi du comment c’est toi me disant : Je squatte chez Patty, tu rentres avec moi ? » Il a ajouté. « Je suis quand même prêt à faire une nuit blanche pour toi.. » J’ai souri malicieusement avant de répliquer. « Si tu permets je considèrerai ça comme une preuve lorsqu’on l’aura faite et puis si j’arrive à dormir une ou deux heures ça ne me dérangerais pas bien au contraire. » Ce n’est pas pour dire, mais lui seul parvenait à me procurer un sommeil aussi réparateur et aussi paisible, mais pour l’instant j’étais loin de ressentir le besoin de dormir. Il avait peut-être raison, bon d’accord totalement raison, mais je n’allais pas lui dire. « Peut-être mais au fond, c'est un peu comme toi avec ton père. A priori il ne t'a pas empêché de faire ce que tu voulais, et ça ne l'empêche pas d'être inquiet -ce qui est normal-. Tu t'en plains peut-être un peu occasionnellement, mais jamais tu douteras de l'amour qu'il te porte. Il faut le voir comme ça. Ta petite sœur aspire forcément à de nouveaux horizons, et puis elle doit bien avoir un gentil Ciarán dans sa vie, voir plus qu'un Ciarán. » Je l’ai écouté attentivement me contentant d‘hocher la tête quelques fois. Jamais elle n’avait ramené un homme à la maison tout comme moi jusqu’à l’été dernier. « Mais ça ne change rien à priori à l'amour et au respect qu'elle vous porte, et puis au moins elle est certainement plus prudente en sachant que vous vous faîtes autant de soucis pour elle. » J'ai souri avant de me redresser un peu. « Tu as raison. Si elle a un gentil Ciarán dans sa vie, voir plus qu'un Ciarán on le verra l’été prochain. » Après tout même si on s’efforçait de la voir comme un bébé, force est de constater que le bébé en question avait bien grandi.

« Ah oui, quoique je l'aurais pas proposé à une autre, tu t'en doutes.. » Je m’en doutais entièrement. J’ai même été surprise lorsqu’il m’avait proposé pour la première fois de l’accompagner chez Patty c’est dire. Je l’avais déjà assez taquiné donc j’ai décidé d’être un peu plus sérieuse. « Oui je m’en doute. » Je lui avais demandé de me prouver que j’étais sa préférée. Il a parlé de la nuit blanche, dans l’optique de le taquiner j’ai dit que je considérerai la nuit blanche comme une preuve lorsqu’il l’aura faite. « T'es dure avec moi.. et tu dois pas avoir une grosse journée demain alors ?! » J’aimerai pouvoir dormir une heure ou deux dans la nuit histoire de ne pas être trop en décalage demain, mais vu comment c’est parti je vais avoir du mal à m’endormir. Je lui ai fait un bisou avant de rajouter « Désolée je te taquine c'est plus fort que moi. Vu que j’ai passé la journée à courir les rendez-vous, je dois avoir une grosse journée demain, mais je pense que je vais passer une bonne partie de la matinée demain à dormir. En espérant ne pas m’endormir jusqu’à trop tard parce que je dois appeler ma maman. C’est dans ce genre de moments que j’aimerais des journées de trente-cinq heures. » Il a longuement parlé de ma sœur. Je l’ai écouté attentivement me contentant d‘hocher la tête quelques fois. Il avait un point de vue extérieur et c’est vrai que c’était plutôt rassurant de l’entendre de sa bouche. Il avait raison. Totalement raison. « Est-ce que ça voudrait dire que tu as plus qu'un Ciarán dans ta vie, toi ? » J’ai pratiquement répondu instantanément à sa question. « J’aurais dû préciser la dernière fois qu’aucun homme ne serait fou au point de m’épouser parce qu’aucun homme n’est assez fou pour n’être plus q’un Ciarán dans ma vie, mais je m’en fiche un peu à vrai dire. » Oui je m’en fichais parce que je n’avais pas spécialement envie. En ayant quelqu’un je devrais renoncer à tous les aspects de la relation que j’entretenais avec Ciarán et ça il en est hors de question. « Et sinon ta copine infirmière va bien ? »  

« Tu deviens une vraie femme d'affaire. » En quelques sortes oui, mais je n’avais pas encore toutes les caractéristiques de la femme d’affaire. « Pas tout à fait, je déteste toujours autant le café et le cafés pour les femmes d’affaires c’est limite le moment sacré de la journée et encore plus lors des rendez-vous. » Alors que je le buvais à contrecœur je préférais largement le thé et le cacao au café. Il m’avait demandé si je voyais quelqu’un. Je lui avais répondu en toute sincérité. « C'est peut-être toi qui te mets des barrières.. tu y as pensé à ça ? » Oui je m’en mettais surement quelques unes, moins qu’il y a quelques années, mais quand même encore quelques unes. « Non je n'y ai pas trop pensé, mais je m'en mets certainement. » Si je trouve le bon il arrivera à faire tomber les barrières. Durant ces deux ans, je n’ai pas eu le temps d’y penser entre l’examen et la préparation de mon business plan. Je n’avais pas remis les pieds en Californie depuis cet incident, je devrais peut-être le faire, c’est ce que ma maman me répétait souvent. Pour mettre un peu de gaieté à ce sujet je lui ai dit. « Vous avez une solution pour mon problème monsieur le docteur ? » Étant donné qu’on avait parlé de ma vie sentimentale, il me semblait normal que je m’intéresse de près à la sienne. De ce fait je lui avais demandé comment se portait l’infirmière avec qui je l’avais vu. Il a ri. « Qu'est-ce qui t'a fait pensé à elle ? » Je me suis redressée avant de sourire et de lui répondre. « On parle de ma vie sentimentale inexistante donc forcément je te retourne la question. Alors elle va comment ta jolie infirmière ? »

« Qui dit que tu dois être comme toutes les autres ?! Une fois que t'auras fait tes preuves, on se foutra pas mal du fait que tu prennes un café, un thé ou un fond de verre de whisky. L'hypocrisie du monde des affaires ! » Je n’ai jamais été comme tout le monde, mais pour l’instant il fallait que je le sois, je n’avais pas osé refuser lorsqu’ils me proposaient le plus naturellement du monde si je prendrais comme eux un café. « Décidément tu sais trouver les mots adéquats. » Il a joué avec une mèche de mes cheveux tandis que je lui répondait. Je me suis redressée et je lui ai demandé de l’aide. Ce à quoi il a répondu. « C'est pas vraiment mon domaine de prédilection. » Il a plissé le nez, signe qu’il s’en voulait. Je lui ai fait un bisou, non je ne lui en voulais pas, parce que même moi je suis incapable de m’aider et parce que c’était aussi loin d’être un domaine dans lequel j’excellais. « T’es adorable. » Je lui avais expliqué le lien entre la conversation qu’on avait et le fait que j’en suis venue à parler de cette infirmière. Il a tout d’abord ri avant de répliquer.« Qu'est-ce qui te fait croire qu'elle fait partie de ma vie sentimentale ? » J’ai pris quelques instants avant de répondre. « J’en sais rien. Mais elle est jolie et vu que vous travaillez ensemble je me suis dit que peut-être. » Je regrette déjà ses mots qui sont sortis parce que c'était son seul espoir de garder la face, mais j’ai tout de même souri effrontément directement après mes dires. C’était tellement mal joué. Ça sonnait tellement faux provenant de ma bouche. Ces mots ont résonnés comme un cri d'égoïsme. Egoïste voilà ce que je suis. Ça me meurtrit d’imaginer qu’il peut y avoir quelque chose entre eux, qu'elle puisse me prendre ma place. Je n’admettrais pas que l’imaginer avec elle me rendrait folle de jalousie. Mais je sais qu’il sait, que ça sonne faux, que je n’en pense pas un traitre mot, alors je garde la tête haute avec ce sourire effronté, j’enfonce ma tête dans son cou et je me serre encore un peu contre lui.

« Et en dormant pendant trois ans avec moi... tu ne t'es jamais que.. peut-être.. ? » Je le connais par cœur. Je sais qu’il doit regretter cette question alors même qu’il vient de me la poser à l’instant. En temps normal il fuit les relations, mêmes amicales et si il a fait l’effort de me la poser j’allais me faire un devoir d’y répondre. « Si. » Réponse simple et concise. Réponse murmurée, chuchotée au creux de son oreille tout en ayant ma main sur sa joue et puis mes doigts viennent chercher les siens. J’ai admis que il m’est arrivée de me dire que peut-être il y avait plus. J’ai levé les yeux vers lui, sourit bêtement, sincèrement. « Et toi ? » Changement d'atmosphère. tu sais que ça ne va pas forcément lui plaire de parler de ça, mais il le faut tout simplement parce que c'est important. Je lui avais retourné la question et j’apprécierais qu’il me le dise clairement, même si je n’avais pas besoin qu’il me le dise pour le savoir. Je me sentais bien avec lui parce qu'avec Ciarán c'est simple. Il dit ce qu'il pense, je dis ce que je veux. Il n’y a pas de gène, pas de règles et ça rien ne pourra le détruire.

« Ça m'obsède depuis ton départ.. » Dans un premier temps je me suis contentée de lever la main, de poser mes doigts sur sa joue, tout en écoutant les battements irréguliers de son cœur. Les mêmes que les siens. Ça a été difficile pour moi aussi. Je me suis rendue compte qu'il n’était pas là pour sécher mes larmes, qu'il n’était pas là dans le lit pour me rassurer avec ses battements de cœur si réguliers. J’avais perdu tous mes repères pendant deux ans. « Il m'aurais suffit d'un mot de ta part, un seul mot et je serais rentrée en courant. » Il le savait, mais je lui répétais et je lui répéterai encore certainement une bonne centaine de fois. La  pression se relâche et je pleure en cachant sa tête contre sa poitrine. Parce que c'est dur tout autant que c'est cruel. Dur et cruel de se dire qu'ils auraient pu abréger cette souffrance depuis longtemps. Si juste ils avaient su. «  C’est de ma faute, entièrement de ma faute. Je n’aurais jamais dû partir, pas aussi loin et pas sans toi. J'ai essayé, de pouvoir te dire tout ça. J’ai essayé. Je t’ai même écris. J’ai une bonne centaine de lettres que je n’arrivais pas à poster. Je te jure que j'ai essayé, mais je n’y suis pas arrivée. J'ai pensé que tu m'avais oublié. » Souvent j'avais craqué là-bas, un rien me faisait penser automatiquement à lui. Sous mes doigts son cœur à lui tambourine. Je passe mon autre main sur sa joue et dans ses cheveux. Ma main descend de son cœur pour aller chercher la sienne. Nos doigts qui s'emmêlent.

« Je suis égoïste, mais ça j'aurais jamais pu. » Il n’a pas été assez égoïste pour me demander de ne pas partir ou de rentrer. Je crois que de nous deux c’est moi qui l’était le plus, je n’avais pas hésité à lui dire que je n’avais pas envie qu’il parte et lui s’il partait c’était pour être avec Patty. « Tu aurais dû être encore plus égoïste. Je me sens encore plus égoïste du coup. » C’était le cas de le dire. « C'est naze.. comment t'as pu pensé un truc pareil ? » Oui je confirme c’était naze, même très naze. « Tu as été assez distant donc j’en ai conclu que tu m’avais oublié. » J’ai été bête de penser ça et même si j’avais essayé de le contacter à de nombreuses reprises, j’aurais dû insister plus, lui envoyer ces fichues lettres. « Tu pleures ? » Oui je pleurais parce que j’étais incapable de gérer la culpabilité que j’éprouvais. Je me rends compte de tout ce que j’ai pu manqué par caprice, par désespoir de pas savoir gérer la souffrance toute seule ça cumulé au trop plein de caféine et à une journée bien chargée je peux vous assurer que le résultat n’était pas très concluant. « Non enfin oui je pleure, mais c’est plus à cause de l’accumulation qu’autre chose. » J’ai essuyé mes larmes d’un revers de la main. Je respire son odeur. Cette odeur qui m’avait tant manqué.

« Je t'aurais poussé à renoncer à un tas de choses que tu n'aurais pas eu à Jersey... La Suisse, c'est pas important, et pas envisageable. » C’est certain que jamais je n’aurais pu vivre ce genre de choses à Jersey, mais j’aurais absolument tout lâché s’il m’avait dit ne serait-ce qu’à demi mot ce qu’il vient de me dire durant cette nuit. « C’est peut-être pas envisageable, mais c’est important tout de même. » J’avais pensé qu’il m’avait oublié, c’était en effet naze. Je me doutais qu’il ne l’avait pas fait en pensant à mal, mais malgré moi j’en étais arrivée à cette conclusion qu’il avait rencontré quelqu’un, ça ne me paraissait pas si improbable que cela. « J'ai été maladroit... je n'sais pas gérer le manque ; j'ai jamais su faire. » Je comprenais et je ne pouvais pas lui en vouloir. Chacun avait sa manière de réagir. Je l’avais pris de court en lui annonçant mon départ. « Je peux pas t'oublier. Je t'ai dans la peau. A part Patty... je n'ai que toi. » J'ai serré un peu plus fort sa main avant de lui répondre. « Pourquoi tu ne m’as pas appelé quand Patty est partie ? » Il avait dû me dire une bonne centaine de fois pourquoi, mais je m’évertuais à lui poser la même question. Qu’il ne veuille pas me faire renoncer à des choses passe encore même si je ne lui en aurais pas voulu une seule petite seconde, mais là, dans ce genre d’événement j’estimais qu’il aurait dû me tenir au courant.

« Je peux pas passer ma vie à la suivre. J'ai eu de la chance de pouvoir gratter quelques années ici avec elle, c'est plus que j'aurais pu espéré. » Je savais qu’il n’allait pas pouvoir la suivre toute sa vie, que c’était quelque chose d’inenvisageable pour lui, lui qui était plus que bien engagé dans ses études. Toutes fois je ne pense pas qu’il n’ait pas besoin de la suivre, puisque je pensais vraiment qu’elle allait revenir. « Je sais, mais je pense toujours qu’elle va revenir et tu ne pourras pas me faire changer d’avis. Mais en attendant je suis là. » Je l’ai a nouveau questionné. Je lui avais demandé pourquoi il ne m’a pas appelé lorsque Patty est partie. « J'aurai dû t'appeler au départ de Mimsy... et pas celui de Patty. » S’il m’avait annoncé cela je serai revenue sans même qu’il ne me le demande ça me semble logique. « Oui effectivement tu aurais dû m’appeler parce que quoi que tu en penses si tu m’avais appelé pour me le dire, je serai revenue de moi-même sans que tu n’ai besoin de me le demander. Tu as toujours été là quand ça n’allait pas et j’aurais aimé te rendre la pareille. » Je pense que pour dormir une heure ou deux c’était loupé, moi je n’aurais pas pu de toute façon, mais pour lui c’était différent il pouvait, mais il ne le faisait pas. « Je m’en veux tu n’as que le week-end pour te reposer un peu plus et je t’en empêche. »  

« Prépare toi à devenir manchotte dans ce cas » J’ai souri, avant de répliquer. « Oh c’est pas grave j’ai un très bon docteur si jamais j’en viens à n’avoir plus qu’une main, tu dois même le connaître. » J’étais assez confiante sur son retour c’est vrai, peut-être même un peu trop. On verra bien ce qu’il en est de toute façon. « Elle reviendra pour les formalités, et tu verras qu'après les noces... Jersey ne sera plus que pour les vacances, comme c'est déjà le cas pour Vik' depuis des années. Elle a besoin de ça de toute façon. » Il avait raison elle mérite amplement de se reposer, de s’éloigner un peu de Jersey. J’ai hoché la tête. « Je vais perdre ma main tu penses ? » J’avais préféré faire dans l’humour. « Je me faisais plus de soucis pour Patty qu'autre chose.. on s'y attendait de toute façon d'une manière ou d'autre. Même si j'aurais adoré t'avoir près de moi, c'était peut-être pas le bon plan, et pas le bon moment. » On a beau s’attendre à quelque chose ce n’est pas pour autant qu’on y est prêt. Je n’avais pas compris ce qu’il a voulu dire par le bon plan, et pas le bon moment. « Pourquoi ce n’était pas le bon plan, et pas le bon moment ? » Je me suis excusée à nouveau, je me sentais un peu mal de le priver de sommeil, moi je n’aurais pas de mal à m’endormir plus tard dans la matinée, mais lui j’en doutais. « T'auras passé la nuit à t'excuser.. » Il avait raison, mais ça me semblait nécéssaire. « Je sais. »